Logo 2

Locke: la solution démocratique



Plan :




On peut affirmer que Locke a conçu la démocratie telle qu'elle existe dans les pays démocratiques. Son second Traité du Gouvernement Civil où sont exprimées ses idées politiques ont inspiré les fondateurs de la République américaine dans la Déclaration d'Indépendance et dans la Constitution américaine. Locke s'inscrit dans le versant libéral de la philosophie. Sa doctrine : Il reprend à son compte les postulats de Hobbes. La société est œuvre de la raison; le droit naturel est coupé de toute finalité; la politique doit être pensée à partir des individus et de leurs passions. Cependant il n'a pas une vision de l'état de nature aussi noire que Hobbes, mais la condition de l'homme est quand même exposée à des dangers.


 

I. L'état naturel

L'état naturel n'est pas un état permanent de guerre. Les rapports sociaux ne sont pas naturellement conflictuels.
Les hommes cherchent à éviter cet état de guerre et préfèrent vivre paisiblement de leur travail et acceptent même des travaux d'intérêt commun.
Cette société est pourtant instable car il y a des minorités qui ne respectent pas la loi fondamentale que tous admettent et qui dit: «On ne doit pas nuire aux autres dans leur vie, leur santé, leur liberté ou leurs biens».

Le droit naturel pour Locke comprend le droit de propriété qui n'est pas protégé à l'état de nature.
Ces marginaux transgressent cette loi fondamentale, d'où l'instabilité de cette société où il est difficile de faire respecter cette loi. C’est cette instabilité sociale où la loi fondamentale ne peut pas être respectée qui est à l'origine du contrat.

Pour maintenir la paix il faut une organisation capable de faire respecter la loi fondamentale:"L'Etat, selon mes idées, est une société d'hommes instituée dans la seule vue de l'établissement, de la conservation et de l'avancement de leurs intérêts civils"(Lettre sur la tolérance).Par intérêts civils, Locke entend la vie, la liberté, la santé du corps; la possession de biens (argent, maisons, terres, meubles etc.).

On comprend que la société doit assurer cette protection et créer les conditions pour que les individus puissent librement acquérir des biens.


 

II. Les fonctions de l'Etat

a) Juger impartialement du bien et du mal en respectant la loi.


b) Agir pour imposer les décisions jugées.


c) S'adapter à la complexité des cas en précisant le contenu pratique du bien c'est à dire l'énoncé exact des implications de la loi fondamentale.

Nous comprenons que ce sont des problèmes institutionnels que la société résous en reconnaissant au-dessus des individus trois fonctions sociales: la fonction judiciaire qui juge de la conformité à la loi; la fonction exécutive qui force l'exécution des jugements; la fonction législative qui rédige la loi.

L'Etat doit respecter les droits des individus en société, mais cette protection passe par la domestication du pouvoir politique, c'est un pouvoir dangereux qui doit être lui-même soumis au droit.


 

III. Les principes de la démocratie

Ils doivent être respectés par les dirigeants et ils sont au nombre de trois:

a) La loi et non la force justifie l'action du gouvernement:" sa raison d'être est de faire des lois pour réguler et préserver la propriété, et défendre la communauté contre des agressions extérieures, tout cela simplement pour le bien public"(STGC).
Les dirigeants sont des mandataires du peuple qui lui a confié le pouvoir parce qu'il ne peut pas faire autrement.
Mais il peut et doit les renvoyer s'il n'accomplit pas correctement sa fonction.
Toute l'autorité des dirigeants est dans le pacte social où le peuple à préciser leur mandat, c'est à dire dans la constitution et les lois qui en découlent.


b) Il y a des droits fondamentaux, que la loi et les dirigeants ne peuvent limiter, parce que ces droits sont la raison d'être des institutions (liberté physique, liberté de conscience, d'opinion, d'expression, capacité à jouir du fruit de son travail etc.).


c) Le principe d'égalité car personne n'accepte d'être moins.
 


 

IV. L'équilibre des pouvoirs

Pour que les principes soient respectés et appliqués il faut des institutions efficaces, c’est à dire des dirigeants élus à la majorité.des fonctions dirigeantes divisées en trois pouvoirs se contrôlant mutuellement et que tout le système soit préciser par écrit dans la Constitution.

Le principe des élus à la majorité est le garant de la liberté du peuple.
L'unanimité est impossible et le règne d'une minorité inacceptable.
Refuser le principe majoritaire plonge dans l'anarchie ou le despotisme.
Les avantages de ce système sont que les dirigeants ont une légitimité d'une part et d'autre part le peuple peut choisir et remplacer ses dirigeants.


Ensuite une séparation des pouvoirs. Locke redoutait les abus de la fonction exécutive, qui dispose de la force armée et pourrait abuser de cette force.
Il limite donc cette fonction à exécuter les lois votées par les législateurs et les décisions de justice.
Ainsi tout acte d'un agent de l'exécutif doit être précédé d'un texte de loi ou d'un jugement du tribunal qui ordonne cet acte.
Le judiciaire et le législatif contrôlent l'exécutif.
Le judiciaire contrôle le législatif en s'assurant que les lois votées sont conformes à la Constitution.
Le législatif contrôle le judiciaire et l'exécutif par les lois qu’il donne et aussi par le budget qu'il vote pour donner les moyens financiers attribués aux juges et aux agents de l'exécutif.


C'est bien la Constitution qui précise de façon exacte la répartition des pouvoirs et la manière dont le peuple choisit et renvoie ses représentants.
 

Conclusion :


La solution de Locke est de trouver la meilleure organisation politique où la paix est compatible avec la liberté civile. Les idées divisent les intérêts unissent, il propose donc une solution économique du problème politique. Le système du marché a des vertus politiques.
L'égoïsme bien compris ne conduit pas à une contrainte nécessaire comme te pensait Hobbes mais à une libre coopération où l'intérêt mutuel neutralise les différences d'idées.
Le commerce unit la religion divise.
Cette idée sera reprise par Montesquieu qui dans l'esprit des lois écrit :"le commerce guérit des préjugés destructeurs : et c'est presqu'une règle générale que partout où il y a des mœurs douces, il y a du commerce; et que, partout où il y a du commerce, il y a des mœurs douces." Ou encore :" L'idée naturel du commerce et de porter à la paix".

 

 

V. La critique de la solution libérale


Critique du droit naturel

Il va sans dire que la DECLARATION DES DROITS DE L'HOMME DE 1789 est d'inspiration libérale puisqu'elle privilégie les droits de l'individu et qu'elle place le droit de propriété au rang des droits naturels, inaliénables et sacrés.

Celle-ci se voit critiquée par les conservateurs qui la critiquent parce qu'elle bouleverse les cadres traditionnels des sociétés; de même les marxistes la critiquent car ils lui reprochent de renforcer l'inégalité sociale en protégeant la propriété privée, source selon eux des pires inégalités.
D'où la solution d'un système collectiviste qui abolira la propriété.
Mais le refus des droits de l'homme a conduit aux deux totalitarismes : le nazisme et le communisme.


 

Critique de la démocratie

Celle-ci se voit critiquée car dans ce type de régime ce sont en réalité les passions et les intérêts qui dominent et non pas la sagesse.
A son propos Rousseau disait qu'il s'agit plutôt d'une utopie car elle exige une moralité qui passe les forces du commun des mortels. (Revoir sa solution avec la volonté générale).

A cette critique on pourra répondre avec Spinoza (revoir le texte sur l'Etat).

Autre critique portant sur le principe d'égalité. Les hommes sont inégaux il faut donc maintenir une hiérarchie sans quoi on nivelle la société par le bas.
A cette critique on répondra que l'égalité devant la loi est une garantie contre l'arbitraire. Elle reconnaît les talents, les aptitudes des individus et les juge au mérite et non pas en fonction d'autres critères comme la naissance, la fortune, la race, le sexe etc.

Autre critique portant sur le risque démagogique. Ce risque est lié à la pluralité des partis politiques qui génèrent des passions politiques et introduisent le désordre. A cela on répondra que la pluralité des partis politiques est le prix de la liberté (favorise l'alternance politique).

Dernière critique, la souveraineté populaire qui se manifeste par le suffrage universel. Le principe qui peut paraître arbitraire est la loi de la majorité.
Or la majorité n'a pas forcément raison. C'est pourquoi Rousseau trouve la solution de la volonté générale. A cela on répondra que celle-ci peut devenir un principe d'arbitraire et de terreur.





Accueil



 
 



Créer un site
Créer un site