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La vie est-elle un objet comme un autre ?



Plan :




 

Il s’agit de connaitre le vivant par la connaissance.
L’esprit cherche à expliquer, à ordonner, à déterminer le sens, à mettre en relation les choses, les êtres multiples et divers tout d’abord donné à la perception sensible.
Or parmi les êtres soumis à l’investigation de la curiosité humaine, il existe une catégorie particulière, celle des êtres vivants.
Ainsi l’homme lui-même qui effectue cette étude fait parti intégrante d’une catégorie dans lesquels il est amené à classer un certain genre de réalité : la catégorie des êtres doués de vie.
Les questions que l’on doit se poser : en quoi ces êtres se distinguent-ils des autres ?
Pourquoi sont-ils dit vivants ?
Quels caractères permettent de la qualifiée ainsi ?
Comment doit-on comprendre leur classement à part des autres êtres naturels ?

Comment l’homme se comprend-il lui-même au sein de l’immensité des choses et des êtres qu’il soumet à son étude ? Comment définit sa nature même d’être vivant ?
Comment évalue –t-il cette dimension de son existence ?


I. La vie comme principe des êtres naturels

Longtemps et jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, les êtres existant dans le nature sont étudiés d’après leur rangement dans trois grandes classes : minéraux, végétaux et animaux. Cette classification repose sur la représentation aristotélicienne du monde naturel.

Aristote : celui-ci détermine au sein des réalités existantes, des êtres naturels d’une part et des choses artificielles d’autre part.
Ces choses artificielles sont toutes issues de la fabrication humaine.
La production artificielle est le domaine de la qualité technique et artistique au l’unique terme teckné désigne dans la langue grecque.
Les êtres naturels à l’inverse sont des réalités qui existent par elles-mêmes, c'est-à-dire indépendamment de l’intervention humaine.
« Parmi les êtres, en effet les uns sont par nature [...] les animaux et leur partie, les plantes et les corps simples comme terre, feu, eau, air.
Si l’activité fabricatrice humaine est principe de l’existence des choses technique et artistique, c’est la nature qui est principe de l’existence des êtres naturels. C’est pour cela que ces êtres sont dits naturels c’est parce que la nature est principe cause originaire et primordiale existence de ces êtres.

Deux principes sont donc à l’œuvre la teckné d’une part et la nature génératrice de la multiplicité et de la diversité.
Le principe faisait devenir à l’existence les êtres artificiel est l’extérieure, distinct d’eux même et antérieur à eux.
Exemple : L’artiste est cause de l’œuvre. Le principe faisant advenir à l’existence des autres êtres est intérieure et cela originairement.
Ce principe Aristote, le qualifie d’immanent (qui réside à l’intérieur et cela de façon immédiate, originaire sans l’intervention de l’extérieur) est la nature même force interne génératrice de l’existence des êtres naturels.
Cette distinction ne suffit pas. Parmi ces êtres, « les uns ont la vie, les autres ne l’ont pas ».
Il nous faut donc établir une distinction supplémentaire. Non seulement les choses existante s’organisent mais ces derniers doivent être classés en deux grands genres, selon qu’ils possèdent ou non la vie « bios ».
Ainsi le minéral ne vie alors que l’animal et la plante vivent au sens propre du terme animé, c'est-à-dire doués d’une âme, doués d’une vie.
L’âme est le principe même de la vie propre à certains êtres de la nature.
Elle est principe vital (qui distingue l’animé et de l’inanimé).
Ainsi le minéral inanimé n’est pas un être vivant mais simplement un être naturel.
L’âme est principe d’existence à la fois biologique mais aussi d’existence spirituel.
Elle n’est pas seulement principe vital d’un corps matériel ordonné de façon harmonieuse et complexe mais elle est aussi principe spirituel commandant la possibilité même pour ce corps de s’adonner à la pensé et aux formes les plus hautes de l’activité intellectuelle.
Il distingue alors les niveaux dans l’âme des degrés allant de la simple sensation jusqu’à la pensée la plus haute.
Les facultés de l’âme sont la faculté nutritive, la faculté sensible et locomotrice et pour finir la faculté intellective.
Les végétaux ne possèdent que l’âme végétative qui est la première et la plus basse fonction que l’âme puisse assurer : la nutrition et la reproduction.
Les animaux en plus possèdent l’âme sensitive.
Ils sont capables de sensations et de mémorisation des sensations.
S’ajoute l’âme intellectible à savoir la pensé discursive et la pensé intuitive qui permet la contemplation intellectuel de la vérité.
Ainsi l’âme intellectible propre à l’homme intègre, englobe toute les facultés précédentes tout en représentant un plus haut degré assuré par l’âme.
L’âme anime assure la vie dans ses fonctions élémentaires d’une part mais aussi « connait et pense » d’autre part.
La vie spirituelle est donc l’activité la plus haute des êtres vivants et seul l’homme en est capable.
Nous voyons donc que la connaissance du vivant dans le cadre de cette conception ne se réduit pas à l’explication de l’organisation matériel d’un corps animé, mais implique nécessairement l’étude de cet être spécifique qu’est l’homme dans son activité d’être pensant doué du pouvoir de connaître et de pensée.
La vie de l’être humain est donc essentiellement définit par la pensée.


Comment expliquer l’organisation de l’être vivant comme coup matériel composé de diverse partie forment un tout.
Deux types d’explication sont élaborés, l’explication mécaniste et l’explication finaliste.


 

II. Finaliste et mécaniste

L’apparition de la vie sur terre, l’organisation des organismes, l’évolution des êtres visant ne peuvent pas se réaliser sous la seule influence de causes physiques et chimiques.

Ils ne peuvent pas être le seul résultat d’un ensemble de cause matérielle repérable est observable.
Ses explications sont nécessaires, mais elles ne sont pas suffisantes.
La ville ne peut pas être comprise si on ne fait pas appel à une autre chose, comme une attention, un but, une fin de nature non exclusivement matérielle.

Le mécaniste, il n’est besoin d’aucune intention, d’aucune fin pour comprendre les phénomènes de la vie.
L’explication est bonne nécessaire et suffisante lorsque l’écosse physico-chimique, matérielles sont mises en évidence avec ordre et clarté.
Le mécanisme est ça aussi avec une prise de position matérialiste.
Les explications matérialistes des phénomènes reposent sur le refus des réalités divines et le refus des causes finales.
Ces positions de Descartes concernant l’étude des phénomènes vitaux principes de la philosophie :
« nous ne n’arrêtons pas à examiner des fins culturelles ses propos et en créant le monde et nous rejetons entièrement de notre philosophie, la recherche des causes finales, car nous ne devons pas tant présumer de nous que dieu vous ait voulu faire part de ses conseils ». Des cartes rejettent l’Aristo qui considère un premier moteur immobile, animant le cosmos et l’ordonnant. Ce premier moteur immobile et dieu qui meut toutes les choses.
Il s’agit d’une conception finaliste qui privilégie la causalité déterminée par le but divin. Dieu est donc chez Aristote la vraie source du mouvement. Descartes ici dans la connaissance de la nature est matérialiste, car pour lui la matière se suffit à elle-même et se comprend à elle-même.
La matière se comprend entièrement en termes d’espace et de mouvement.
Cependant la nature est une combinaison de corps dont les mouvements s’enchaînent mais avec une machine construite par Dieu.
Nous voyons toutefois que le matérialiste cartésien ne peut se séparer d’une métaphysique matérialiste qui soumet la matière à une vérité divine.
C’est Dieu qui est l’auteur des lois de la nature. Mais en prenant sa raison pour guide, l’homme peut découvrir les secrets de la nature, il peut expliquer et mettre à jour les lois de la matière.
On peut donc expliquer les mécanismes du corps sans avoir recourt aux causes finales, car le corps humain est une machine.
Ilse définit par l’étendu qui est l’attribut essentiel de la matière et purement géométrique. Quant à l’âme, elle se définit par la pensé (dualisme cartésien).
Le corps humain sans âme est une machine et pourra être étudiée comme telle.
Tout comme les machines qui se suffisent à elle-même pour se mouvoir, le corps humain fait de même.
Tout comme un horloger comprendrait le mécanisme d’une montre, son boîtier, le savant en fera de même avec le corps humain.
On ouvre, on dissèque les cadavres qui n’offrent au regard car mécanisme complexe est subtil ; une idée apparaît ici, l’homme n’a nul besoin de pensée pour respirer pour marcher, aucune opération obscure de l’âme n’est à l’œuvre dans le corps.
Dans le discours de la méthode Vème partie, il rapporte son expérience d’anatomie, il rappelle les découvertes qu’il a faites sur la circulation du sang.

Les fonctions biologiques relèvent du corps seul et s’explique mécanique.
Le matérialisme peut être l’esprit, qu’elle est perçue par nos sens et qu’elle est une réalité en soi et qu’elle revêt autant d’importance que l’esprit.
Mais surtout que la matière sensible représente la seule matière existante et qu’elle est à l’origine même de l’esprit et de la conscience.
En somme l’esprit est second, fruit d’une existence première antérieure, celle de la matière.
On voit bien qu’une telle conception face au modèle de la vie revient à nier la valeur de toute explication finaliste.
Il n’y a aucune force spirituelle, ordinatrice et organisatrice au sein des phénomènes de la vie comme prétend le finaliste qui pense que la vie est mystère, énigme, fine des phénomènes.
Le finalisme débouche sur le vitalisme.

Le vitalisme sépare le principe spirituel et principe vital. L’activité de l’âme pensante se traduit par la connaissance et la volonté.
Mécanisme : C’est Descartes qui a proposé le premier le modèle de la machine, de l’automate pour penser le corps. Le mécanisme considère le vivant par analogie avec la matière brute.


Car la vie est conçue comme force inexpliquée, principe n’étant tributaire s’aucune explication ultime.
Si l’on pose l’existence d’un Dieu créateur à l’origine du monde, les êtres vivant peuvent-êtres compris comme résultat d’une création orientée par un but, une fin voulue par Dieu qui est celle de l’organisation la meilleure.
C’est la conception défendue par Leibniz dans Théodicée.
L’être vivant est le résultat d’une intension élaboré par un esprit orienté, selon l’idée du meilleur du plus achevé du plus parfait.
Et cet esprit est celui de Dieu.
Comprendre alors le vivant, c’est savoir le rapporté à la cause spirituelle première. L’esprit est premier et le matériel second organisé, pensé, voulu par l’esprit et la vie n’est qu’un aspect essentielle de cette primauté de la vie sur la matière. L’explication mécaniste n’est pas rejetée mais située secondairement par rapport au principe spirituel de l’organisation matérielle.
Peut-on soutenir une telle conception si l’existence d’un Dieu créateur n’est plus revendiquée ou admise.
Ce non recours à Dieu implique-t-il nécessairement l’adhésion aux conceptions mécanistes.
Non répond Kant, car aucune téléologie peut être soutenue en l’absence de référence téléologique.

Une finalité non plus extérieure du monde par le biais d’un Dieu peut-être posée, mais une finalité intérieure aux êtres vivants.
C’est dans ce sens que Kant dans la critique de la faculté de juger oppose la montre machine explicable interne mécaniste, et l’être vivant organisme capable d’autoreproduction dont la compréhension ne peut être réduite à un agencement de partie matérielle ayant leur activité réglée uniquement par des causes mécaniques.
Les phénomènes de la vie relève d’une explication qui leur est propre.
On n’a jamais vu deux montres donner naissance à une troisième. Le finalisme a le mérite de mettre en lumière ce à quoi le mécanisme cartésien était aveugle, l’originalité des phénomènes biologiques.
L’être vivant n’est pas unes machine.
A la différence d’un être vivant, une montre ne peut construire, ni se réparer elle-même.
Kant montre les limites du mécanisme. Le mécanisme correspond bien à une exigence d’une représentation scientifique du monde. Ce serait en effet de l’anthropomorphisme de voir dans la nature un être conscient poursuivant des buts.
Il faut donc sauvegarder l’intention scientifique du mécanisme, mais refuser ces conclusions, car les êtres vivants doivent être compris en termes de but ou de projet.
C’est bien ce que Jacob et Monod affirmaient.
Monod dans le hasard et la nécessité nous devons reconnaître que dans leur structure et leur performance, les êtres vivants (téléonomique : les lois de la finalité).
Voici le dilemme de la biologie que son objet les êtres vivants paraissent si l’on a mit la définition restrictive de la science condamné à ne jamais être une science.
Il y a bien une contradiction épistémologique, car le postulat d’objectivité (postulat du déterminisme) qui fonde toute science est précisément le refus des causes finales.
La science pour se constituer rejette la cause finale parce que le déterminisme est une nécessité aveugle et exclu l »idée que les évènements naturels se produisent en vue d’une fin.
La science étudie les phénomènes et établie des relations universelles et nécessaire des lois. Comment résoudre ce paradoxe de la biologie.
Serait la seule science à recourir aux causes finales. C’est un détour par l’histoire qu’apportera une solution.


 

III. Les êtres vivants et leur histoire

La révolution intellectuelle qui va s’opérée à la fin du 18e siècle, c’est que les êtres vivants n’est plus simple surface aux caractères observables, des organisations complexes aux fonctions diverses liées entre-elles et dont le support anatomique l’organe n’est plus visible extérieurement mais nécessite une investigation en profondeur dépassant le niveau simple de la perception immédiate.
Les espèces vivantes n’existent pas dans l’origine par effet de la création de Dieu comme le soutenait la conception fixiste.
Les espèces sont données une fois pour toute dans la création du monde.
Ces espèces sont distincts les unes des autres. Ces espèces ne varient pas mais tout au plus peuvent être sujette à disparaître.
Il y a un développement progressif et successif des espèces dans le temps, l’être vivant n’est pas fixe et immuable mais soumis aux variations propres à l’histoire de son espèce.
Lamarck défend la théorie de l’hérédité des caractères acquis.

L’évolution de Darwin accentue encore d’avantage.
Il est possible de rendre compte la diversité des espèces sans reconnaissance finalisme, c'est-à-dire opérer sans intelligence au projet quelconque : la sélection naturelle.
La notion de finalité se voie remplacée par celle de l’adaptation fondée sur le hasard. Les variétés qui se trouvent le mieux adaptées au milieu extérieur et les plus aptes à défendre les vivants pour conserver la vie finissent par l’emporter sur les autres. La sélection naturelle implique l’idée d’une lutte pour la vie, s’opérant entre les êtres vivants.
Le Darwinisme est un mécanisme en ce sens qu’il s’interroge seulement sur le processus qui produit à l’adaptation en ne faisant appel qu’à des causes antécédentes si l’espèce est bien adaptée à son milieu, ce n’est pas parce qu’elle a évolué de telle sorte qu’elle s’est trouvée adaptée.
L’adaptation n’est pas un but (Lamarck) mais un résultat (Darwin).
Il s’agit d’une théorie déterminisme. Toutefois l’idée d’un milieu intérieur propre vivant est émise par Claude Bernard.
Pour étudier le vivant, il faut non seulement tenir compte du milieu extérieur dans lequel une vie se développe et mute ; mais aussi considérer ce milieu qui n’est propre qu’à lui : le milieu intérieur spécial à la catégorie des êtres vivants.

« Tous les liquides circulant, la liqueur du sang et les fluides intra-organique constitue ce milieu ».
Il est donc nécessaire de procédé à son investigation détaillée et méthodique.
Les recherches médicales et biologiques du XIVème siècle mettent en évidence de façon de plus en plus fine et avec des méthodes d’investigation d’expérimentation de plus en plus rigoureuse et élaborées, l’organisation de l’être vivant sur le plan se son existence matérielle.
Les lois de Mendel, manifestent l’emprise de plus en plus forte de l’esprit sur le corps humain.
A partir de 1900, la biologie et la génétique démontraient que les lois d’hérédité des petits pois s’appliquaient à la totalité des êtres vivant.
Plus tard on découvre les chromosomes. Enfin en 1954, on découvre la structure chimique et moléculaire du gêne : l’ADN.
Ce que la biologie moléculaire vise à expliquer, ce sont les propriétés des êtres vivant par la structure et l’interaction des molécules qui comprend les diverses cellules.

Les chromosomes de l’œuf fécondé reçu par la moitié du père et de la mère, contiennent sous forme codé toutes les informations requises pour l’élaboration d’un nouvel organisme par un programme génétique.
Un individu est ainsi le résultat d’un programme inscrit dans les gênes de ces deux parents.

La biologie moléculaire a pris la voie du mécanisme.
Elle ne s’attache à mettre en évidence que les lois de la chimie élémentaire.
Elle réduit l’explication du vivant à des phénomènes physico-chimiques.


Conclusion :

Il nous faut reconnaître que la biologie n’a pas mis en évidence d’entité métaphysique à l’intérieur d’organismes vitaux mais les lois de la chimie.
Elle est donc matérialisme et a renoncé au vitalisme.
Jacques Monod « l’être vivant représente bien l’exécution d’un dessin mais qu’aucune volonté n’a choisi, ce but c’est de préparer un programme identique pour la génération suivante.
C’est de se reproduire ».




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