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La mégalopole japonaise




Voir croquis : La mégalopole japonaise


Plan :




 

La mégalopole est un ensemble urbain constitué de plusieurs grandes villes proches qui forment un ensemble urbain continu quasi continue reliées entre-elles par un réseau dense.
Trois principales métropoles : Tokyo, Osaka et Nagoya.
Aujourd’hui : La mégalopole est prise au sens large. Elle commence à Sendai au nord et s’étire jusqu’à Kumamoto au sud. Elle s’étend sur plus de 1200 Km. C’est un ruban urbain littoral essentiellement. La mégalopole est dans le Japon de l’endroit, qui concentre toute les activités.
Le Japon de l’envers : région qui donne sur la mer du Japon (mer de l’est). La mégalopole rassemble 105 millions d’habitants sur les 127 millions d’habitants japonais.
En quoi la mégalopole contribue à la puissance japonaise ? Quels sont les éléments et les faiblesses de cet espace ?
 


 

I. Un espace qui concentre les activités et les hommes

A. Le coeur démographique, politique et économique du Japon

1) La coeur démographique

- 85% de la population japonaise se situent sur un espace réduit. La densité est extrêmement forte : de 500 à 2000 habitants par Km².
- La population augmente. La période de haute croissance est la période du miracle japonais où le taux de croissance était à 10% de 1955 à 1975. Le japon est passé d’une puissance vaincue et détruite à la 2ème puissance mondiale.
La population qui peut augmenter s’explique par un taux d’accroissement positifs et ou un solde migratoire positifs.
La population japonaise se concentre surtout sur trois grands pôles : le grand Tokyo avec plus de 30 millions d’habitants, Osaka-Kobe-Kyoto avec 17 millions et Nagoya avec 8 millions d’habitants.

La croissance de la population a pour conséquence l’expansion dans l’espace.
La population s’étende de plus en plus vers le nord et le sud, sur la mer et vers les montagnes de l’intérieures.
 

2) La cœur politique et économique

- Mégalopole a la capitale économique Tokyo devenu capitale en 1868. Kyoto était l’ancienne capitale du Japon.
Les emplois liés à l’administration sont dans la capitale. Les entreprises choisissent d’être proches du pouvoir avec pour but d’avoir de plus facilement des relations privilégiées.
- La mégalopole fourni les 4/5 de la production industrielles du Japon. Elle concentre l’essentiel de l’économie.
A elles-seules Tokyo, Nagoya et Osaka assurent plus de 60% du PIB japonais.
La mégalopole est l’interface du Japon avec le reste du monde avec de grands ports et aéroports.
La mégalopole permet une ouverture du Japon vers l’Europe et l’Asie orientale.
 

B. Un réseau intense de communication

1) Qui doit faire face à des contraintes

- Le manque de place est la principale contrainte du Japon.
Le Japon est coincé entre les montagnes et la mer.
Les plaines sont rares. Elles sont parfois séparées par des baies. Dans ces baies, la place est prise par les villes, des industries.
La mégalopole s’étend sur trois îles principales : Shikoku, Kyushu au sud et Honshu au nord.
 

2) Un intense réseau de communication

Un axe majeur :
- La ligne à grande vitesse : le Shinkansen est un train à grande vitesse. Il concurrence tout moyen de transport à moins de 500 Km. La première liaison a relié Tokyo à Osaka en 1964 en 2h30 pour 500 Km. (En France Paris-Lyon en 1981 environ 500Km). Le Shinkansen s’est étendu vers l’est en atteignant l’île de Kyushu en 1975. Il a relié Tokyo à Sendai en 1982. Le développement du Shinkansen correspond au développement du Japon. Cependant il est victime de son succès. Il est à la limite de la saturation. Il y un projet de doublé la ligne avec un train à lévitation magnétique.

- Le réseau intense de communication s’explique aussi par un transport routier avec un réseau autoroutier parallèle au Shinkansen. Ce réseau est utilisé pour le trafic de passager à courte distance mais aussi pour le trafic de marchandise. Il permet une souplesse en termes d’horaire. Le système repose sur le flux tendu (zéro stock).
Le problème est que les autoroutes sont souvent saturées.

- Le transport maritime est aussi important. Il y a plus de 1000 ports au Japon qui sont ouverts sur la mer. Une grande partie de ces ports servent au trafic intérieur.
La mer intérieure du Japon est une zone de cabotage intense entre les îles de Kyushu et de Shikoku. La Japon dispose des plus grands ports mondiaux avec un 1er ensemble portuaire majeur : la baie de Tokyo (Quatre grands ports : Tokyo, Kawasaki, Yokohama et Chiba), la baie d’Osaka et la baie de Nagoya.

- Les aéroports servent de trafic aérien pour des usages intérieurs de plus de 500 Km et extérieur.
L’aéroport de Fukuoka voit ses flux grossir par le trafic intérieur.
Les deux plus grands ports de Tokyo sont Haneda et Narita.

- L’axe de Tokyo-Osaka : 16% du trafic japonais sur 0,1 du réseau routier national.
 

C. Un espace en expansion

1) Les différentes phases de la croissance japonaise

- La principale phase est une phase de haute croissance entre 1955 et 1975 avec la pétrochimie, la sidérurgie, la construction navale et automobile.
Par des industries lourdes, qui ont besoins de matières que la Japon doit importer, le Japon s’est industrialisé.
Les ports étaient l’accueil des matières premières.
Les grands complexes industrialo-portuaires ont été construits sur des terres pleins artificiels à cause du besoin de place.
Pendant cette période, le cœur du Japon était Tokyo et Osaka.

- La deuxième phase : Les grands complexes se sont étendus. Depuis 1975, le Japon est victime de la crise des industries traditionnelles. Les entreprises japonaises ont délocalisé une partie des activités polluantes, qui occupaient beaucoup de place, vers l’Asie.
Le Japon s’est tourné vers les hautes technologies avec le plan technopolis.
 

2) Trois espaces

• Dynamique : Osaka, Tokyo, mer intérieure.
Spécialisation dans l’industrie lourde. Grande région industrielle.

• Périphérique sud.

• Kyushu. Cette région est comparée à la Sun Belt par son attraction avec un climat agréable (hivers plus doux) et des industries de hautes technologies.
Cette région, en pleine expansion, a profité du manque de place de la baie de Tokyo. Tokyo s’est étendu et s’est rapproché de Sendai.
 


 

 

II. Le poids de la mégalopole

A. La mégalopole concentre l’essentiel de la puissance japonaise

1) L’essentiel des activités industrielles

a) Les grandes régions industrielles

- Il y a trois plaines importantes :
• Tokyo : Kanto
• Osaka : Kansai
• Nagoya : Tokaï

Ces trois régions représentent 65% de l’industrie japonaise.
L’île de Kyushu et la mer intérieure représente 85% des industries japonaises.

b) Les différentes phases

- 3 phases :
• 1ère : haute croissance 1955-1975 avec les industries lourdes.
• 2ème : automobile 1980-2000.
• 3ème : délocalisation des industries japonaises et spécialisation en haute technologie.

Aujourd’hui nous constatons une mutation spatiale avec un effort d’installer des industries hors de la mégalopole. Mais cette mutation reste quand même en périphérie de la mégalopole.



2) La puissance commerciale

Le Japon dépend du commerce extérieur.
Il a construit son développement sur le commerce extérieur, et ensuite par le rayonnement mondial.
Le Japon exporte des produits manufacturés à forte valeur ajoutée et importe des matières à faibles valeur ajoutée (matière première, produits agricoles).

La balance commerciale du Japon est excédentaire. La Japon a deux principaux partenaires, les Etats-Unis et l’Union Européenne. Maintenant on pourrait ajouter à cette liste la Chine. Le Japon se tourne de plus en plus vers l’Asie orientale.
Le Japon fait venir d’Asie 57% de ses importations et exportent 48% de ces marchandises à l’Asie. On parle d’asiatisation du commerce mondial.

Ce commerce passe par les grands ports de la mégalopole. Le 2er ensemble portuaire est la baie de Tokyo.

Le commerce extérieur est vital pour le Japon. Ces dernières années, la balance commerciale du Japon s’est dégradée. L’Etat joue un rôle dans l’activité économique. Il existe un instrument pour jouer un rôle économique : un ministère MITI ou METI.
Il fourni aux entreprises des services (statistique dans le monde). Un autre organisme public existe aussi : JETRO.
Sogo-shoshas : entreprises spécialisées dans les échanges. Ce sont des maisons de commerce qui servent d’intermédiaire dans les échanges commerciaux.
 

3) Puissance financière

- La Bourse de Tokyo, Kabuto Cho est la deuxième place boursière au monde.
Les IDE : le Japon est le 1er créancier, le 1er investisseur de capitaux (Etat et Entreprises).
Le Japon est le pays qui reçoit le plus d’IDE.
La Japon investit en Chine, dans l’Asie orientale. Le Japon est le pays qui apporte le plus d’aide public de développement.
Toutes les banques ont leurs sièges sociaux à Tokyo.
 

4) D’autres aspects de la puissance

- Pas de puissance militaire
-Influence culturelle.
- Le Japon n’a pas de rayonnement politique, il n’est pas membre permanent au siège de sécurité de l’ONU.
- Le Japon joue un rôle dans la protection de l’environnement avec le protocole de Kyoto.
Le Japon est un géant économique mais un nain politique.



B. Trois pôles majeurs et leurs mutations spatiales

1) Tokyo

- Tokyo est une ville monde par son rayonnement mondial.
30 millions d’habitants. Le cœur de Tokyo atteint 13 000 hab/Km².
Tokyo est l’une des villes les plus chères au monde.
La réussite de la ville est due au changement de capitale du Japon en 1848. Tokyo conjugue le pouvoir politique (gouvernent) et économique (1ère ville du monde par son PIB). Tokyo est la deuxième place boursière du monde, et la ville abrite 2/3 des sièges sociaux des entreprises.

- A Tokyo, il y a un pont tunnel : aqualine.

- Tokyo avec tous ces aspects continue d’attirer la population, qui augmente plus vite que celle d’Osaka ou Nagoya. Tokyo s’étend de plus en plus dans l’espace.
- Les immigrations pendulaires : le CBD (quartier des affaires) de Tokyo attire 2 millions de personnes.
Les gares de Tokyo : 2 500 trains par jour et 700 000 passagers par jour.

Aujourd’hui les terre-pleins de Tokyo, anciennement industriel, sont reconvertis en zone attractive (parc d’attraction).

- Nouveau centre à Tokyo pour structurer la ville avec plusieurs centres d’affaires, des activités de hautes technologies, des technopoles (Tsukuba), des grandes universités prestigieuses.
 

2) Osaka

- 17 millions d’habitants
Osaka se situe dans la plaine de Kansai.
- 1960 : plaine du Kansai représentait 40 % du PNB, aujourd’hui 20%.

- Agglomération d’Osaka avec Kobe et Kyoto. Kobe est une ville portuaire et Kobe une ville plutôt artistique.
Osaka est le 2ème cœur économique de Japon (2ème bourse du Japon).
Le solde migratoire est plus faible que celui de Tokyo.
 

3) Nagoya

- 14 millions d’habitants.
- Toyota a son siège à Nagoya. La ville profite de la proximité de Tokyo.
Nagoya est en expansion.
 

C. La mégalopole résumée de la spécificité de l’économie japonaise

1) Le rôle de l’Etat

- Le libéralisme est marqué par l’intervention de l’Etat en finançant la recherche. Il soutient les efforts d’exportations des entreprises.
L’Etats joue un rôle par l’intermédiaire d’organisme : METI.
L’Etat a cherché à protégé les entreprises japonaises, qui freinaient les exportations : forme de protectionnisme avec des normes qui étaient imposées aux produits étrangers.
L’Etat a soutenu des grandes entreprises : Zaibatsu, Mitsubishi.
 

2) Le rôle des grandes entreprises

- Le Japon dispose d’entreprises qui peuvent investir dans le monde entier.
Aujourd’hui on ne parle plus de Zaibatsu mais de Kuretsu.
Une grande partie des investissements des grands groupes va dans la recherche.
- Mise au point de nouvelles méthodes de productions : le Toyotisme.
Cette méthode repose sur une production à zéro stock, zéro défaut, zéro papier : le flux tendu. Ce système nécessite un réseau de transport développé.
Les atouts de ce système sont l’adaptation à la demande, moins d’entrepôts.
 

3) Le rôle des PME

- Les PME sont aussi présentent dans la puissance de la mégalopole.
Elles jouent un rôle de sous-traitance.
Intérêt : la flexibilité. Cela permet de ne pas licencier, mais d’annuler des accords avec les PME.
- Ce modèle s’est diffusé au sein du monde (toyotisme).
Mais les problèmes de la mégalopole sont les reflets de ses limites.
 


 


 

III. Les limites

A. Les fortes contraintes spatiales

1) Le risque sismique

L’archipel Japonais est composé de quatre grandes plaines tectoniques.
Ainsi cet archipel comporte des risques sismiques fréquents et donc des tsunamis.
Les grandes catastrophes du Japon :
• 1923 : Tokyo avec 143 000 victimes.
• 1995 : Kobe 6 300 victimes.
• 2011 : Fukushima (proche de Sendai) 20 000 victimes.
Les japonais vivent en permanence avec ce risque. Des exercices préventifs sont mis en place régulièrement.
Les immeubles sont construits avec des normes anti sismique.


2) D’autres risques

- Typhons. En moyenne au Japon, il y a 28 typhons par an.
- Risques industriels et technologiques avec les problèmes des industries et du nucléaire.
Les centrales nucléaires forment un risque technologique important (Centrales de Fukushima après le tremblement de terre et du tsunami).
 

B. L’environnement urbain et social

1) Les problèmes environnementaux

- La pollution : la circulation automobile est intense.
- La pollution des eaux : les terre-pleins ont été créés à partir de déchets. 97% des déchets de Tokyo sont utilisé comme remblai.
- L’industrie lourde.
- Pollution agricole : A cause du peu de place, l’agriculture est intensive avec beaucoup d’engrais. La mer intérieure a parfois une couleur rouge provoquée par l’arsenic, le mercure.
- Pollution sonore dans les villes.
 

2) L’environnement social

Le Japon manque de place. Les axes de communication sont donc regroupés et denses. Mais ces axes sont victimes d’embouteillage.
L’axe Tokyo-Nagoya a 15 heures d’embouteillage en une journée.
Le réseau est linéaire

- Manque de place pour vivre : logement petit, hôtel capsule.
- Problème de couple ; malaise du taux de suicide, monté de l’individualisme (rejet de la société actuelle qui s’exprime par l’habillement.

- Crise de 1990 : poussée du chômage au Japon.
L’école est moins égalitaire, les entreprises sont moins protectrices, ce qui augment la précarité.
 

3) Les réactions

- Deux réactions contradictoires se forment :
• Monté d’un extrémisme avec un rejet de la population immigrée et donc une monté d’un sentiment nationaliste japonais. Le nationalisme se reflète par une réécriture de l’histoire japonaise : un 1er ministre a rendu hommage aux victimes de la 2nde guerre mondiale, mais aussi des criminels de guerre japonais (jugé par le tribunal de Nuremberg).
• Réseau fédéraliste : solidarité en aide au population sinistrée.

C. Des tentatives de solution

1) La lutte contre la pollution

- La pollution est un problème majeur du Japon.
Le Protocole de Kyoto de 1997 vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GEF).
Les solutions qui apparaissent pour réduire ces gaz sont de favoriser le nucléaire, avec le risque que cela comporte dans une région sismique (Centrale de Fukushima) ou de délocaliser les industries polluantes.
- Le Japon défend les intérêts des pécheurs de baleine, de thon rouge qui luttent contre la pollution des eaux.
 

2) Des politiques d’aménagement du territoire

- Le plan technopolis dans les 1980 a pour objectif de créer des technopoles non plus dans les 3 mégapoles mais hors de la mégalopole.
- Le Japon souhaite valoriser le Japon de l’envers, avec un projet de déplacer la capitale politique Tokyo.
- A l’échelle d’une ville, des réaménagements urbain s’expriment par des reconversions des terre-pleins. A Tokyo, plusieurs centres d’affaires nouveaux ont été créés à côté de gares.
 

Conclusion :

La mégalopole japonaise est le cœur du Japon mais aussi un centre moteur à l’échelle régionale dans l’Asie orientale.
Le Japon est un grand centre de l’économie monde.
Aujourd’hui il est victime de son succès et est confronté à des défits pour l’avenir.
Les évènements récents avec le séisme et les fuites radioactives ajoutent de nouvelles craintes.
Comment la mégalopole japonaise arrivera-t-elle à faire face à ces problèmes ? Surmontera-t-elle ces problèmes ?
 


 


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