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Kant





« Tout intérêt de la raison (tant spéculative que pratique) se ramène aux trois questions suivantes :

- 1° Que puis-je connaître ? => La connaissance
- 2° Que dois-je faire ? => La morale
- 3° Qu’ai-je à espérer ? » => La foi


Ce sont les trois questions qui résument les intérêts de la raison. Sur quoi portent les intérêts de la raison ?

1° Kant opère un examen critique de la raison déterminant ses pouvoirs et les limites de ceux-ci.
Il s’interroge sur la valeur des connaissances rationnelles.
 

Définition :

La raison désigne chez Kant tout ce qui dans la pensée est a priori (= ce qui est indépendant de l’expérience).
Rationalisme : la raison est première dans la constitution de la connaissance (doctrine).

La raison ne dépend pas de l’expérience. Elle est a priori de l’esprit. Elle est théorique, spéculative (pour Kant) et contemplative (pour Platon et Descartes) lorsqu’elle concerne ou pratique, lorsqu’elle concerne l’action et qu’elle est considérée comme contenant la règle de la moralité.

Au sens étroit elle désigne la faculté humaine visant la plus haute unité et s’élevant ainsi jusqu’aux Idées.
 



Texte : Qu’est ce que la métaphysique (au delà de la nature). Tout ce qui concerne les objets qui ne sont pas d’expérience possible.


 

« La raison1 humaine est soumise, dans une partie de ses connaissances, à cette condition singulière qu'elle ne peut éviter certaines questions 2 et qu'elle en est accablée. Elles lui sont suggérées par sa nature même, mais elle ne saurait les résoudre, parce qu'elles dépassent sa portée. Ce n'est pas sa faute si elle tombe dans cet embarras. Elle part de principes 3 dont l’usage est inévitable dans le cours de l'expérience 4 , et auxquels cette même expérience donne une garantie suffisante. À l'aide de ces principes, elle s'élève toujours plus haut (comme l'y porte d'ailleurs sa nature), vers des conditions plus éloignées. Mais, s'apercevant que, de cette manière, son œuvre doit toujours rester inachevée, puisque les questions ne cessent jamais, elle se voit contrainte de se réfugier dans des principes qui dépassent tout usage expérimental possible, et qui pourtant paraissent si peu suspects que le sens commun lui-même y donne son assentiment. Mais aussi elle se précipite par là dans une telle obscurité et dans de telles contradictions qu'elle est portée à croire qu'il doit y avoir là quelque erreur cachée, quoiqu'elle ne puisse la découvrir, parce que les principes dont elle se sert sortant des limites de toute expérience, n'ont plus de pierre de touche. Le champ de bataille où se livrent ces combats sans fin, voilà ce qu'on nomme la Métaphysique 5 . »

Kant




1. La raison est au sens restreint. C’et la faculté de synthèse de l’homme en quête d’absolue.

2. Question :
La recherche du pourquoi.
La raison, faculté de synthèse, recherchant l’inconditionné, recherche le pourquoi des choses afin de trouver des réponses mais il n’y parvient pas. Ce qui l’accable parce qu’elle ne peut pas s’empêcher de se les poser.

3. Principes :
Règne de l’usage des catégories dont l’homme dans la connaissance expérimentale mais que la raison utilise ensuite hors de la sphère de l’expérience.

4. L’expérience :
Matière sensible de la connaissance. Sa base concrète, unifiée par les concepts et les principes.

La raison est dans l’incapacité de répondre à des questions.
La raison prétend s’élever à un point absolu, mais elle ne peut pas répondre aux questions qu’elle se pose.
La raison part du principe qui rendent possibles la conséquence des phénomènes et auquel cette même expérience donne une garantie suffisante.
Le protocole expérimental : confirmer ou infirmer une théorie ou une loi.
Pour Kant la seule vérité que l’homme peut établir avec certitude est la vérité des phénomènes pour établir une vérité matérielle.



 

Formel/matériel :

est formel ce qui découle d’une pure forme, sans contenu déterminé. Ainsi dira-t-on d’un raisonnement qu’il est formel s’il s’attache seulement à respecter les règles a priori de la logique, sans tenir compte des vérités dont il traite.



Déduction/induction :

Déduction : opération intellectuelle qui consiste à tirer de manière nécessaire et infaillible une proposition vraie d’une ou plusieurs autres propositions.
Induction : consiste à passer d’un certain nombre d’observations particulières à une affirmation générale.


5. Métaphysique : connaissance de la raison s’élevant complètement au dessus de l’expérience. La métaphysique échoue dans sa tentative sur ces objets qui ne sont d’expérience possible : l’âme, Dieu, le monde dans sa totalité.






Texte : « La raison n’aperçoit que ce qu’elle produit elle-même d’après nos projets »


 

« Lorsque Galilée fit descendre sur un plan incliné des boules avec une pesanteur choisie par lui-même, ou que Torricelli fit porter à l'air un poids qu'il avait d'avance pensé égal à celui d'un colonne d'eau à lui connue (...), alors ce fut une illumination pour tous les physiciens. Ils comprirent que la raison n'aperçoit que ce qu'elle produit elle-même d'après son projet, qu'elle doit prendre les devants avec les principes qui déterminent ses jugements suivant des lois constantes, et forcer la nature à répondre à ses questions, au lieu de se laisser conduire par elle comme à la laisse ; car autrement, des observations faites au hasard et sans aucun plan tracé d'avance ne se rassemblent pas en une loi nécessaire, ce que cherche pourtant la raison et dont elle a besoin. Cette raison doit se présenter à la nature tenant d'une main ses principes, d'après lesquels seulement des phénomènes concordants peuvent valoir comme lois, et de l'autre les expériences qu'elle a conçues d'après ces mêmes principes. Elle lui demande de l'instruire, non pas comme un écolier qui se laisse dire tout ce qui plaît au maître, mais comme un juge en charge, qui force les témoins à répondre aux questions qu'il leur pose. La physique est donc redevable de la révolution, si avantageuse dans sa manière de penser, à cette simple idée qu'elle doit, conformément à ce que la raison elle-même met dans la nature, chercher en celle-ci (et non s'y figurer) ce qu'elle doit en apprendre, et dont elle ne pourrait rien savoir par elle-même. Par là, la physique a été mise d'abord sur le chemin sûr d'une science, alors que pendant tant de siècles, elle n'avait été rien d'autre qu'un pur tâtonnement. »

Kant




A quelle condition une connaissance de la nature est elle possible.
Thèse : la connaissance scientifique suppose l’existence de certains principes et la mise en œuvre d’une expérimentation d’après ces principes. La thèse qu’il réfute, c’est la thèse empiriste qui soutient que la science procède par accumulation d’observation.
Si la loi scientifique était établie par accumulation d’observations, elle n’aurait aucune utilité.
Elle serait une simple généralisation de cas particulier qu’une observation nouvelle pourrait réfuter, or la raison exige que les énoncés scientifiques soient nécessaires et universels.

La science expérimentale consiste en énoncés visant à connaître le réel.


Le savant (la raison) a renoncé à enregistrer passivement le fait. Elle l’aperçoit, il s’agit d’une connaissance certaine à l’abri du doute. « Ce qu’elle produit d’elle-même » : la science ne porterait pas sur le monde tel qu’il existerait en soit mais sur l’organisation des phénomènes tel qu’ils sont établis par une expérimentation. Tant que le savant ne peut produire ou reproduire un phénomène qu’il étudie, sa connaissance ne sera qu’approximative.

Exemple : l’expérimentation de Galilée dont l’expérimentation à consister à ralentir la chute (avec un plan incliné), à transformer le mouvement de chute libre en glissement pour mieux étudier les rapports entre l’espace parcourus et le temps mis à la parcourir.


La raison doit prendre des devants avec des principes qui déterminent les lois constantes.
Il veut dire que d’une part que ceux qui caractérise la démarche scientifique c’est qu’elle est de part en part soumise aux principes fondamentaux de la vérité. Donc la raison se présenterait comme une ensemble de principes, de règles a priori qui dirigeraient le travail de la pensée et qui sont la condition de toute pensée cohérente et logique et d’autre part l’expérimentation qui est la vérification d’une hypothèse suppose que le savant adopte une attitude active face au problème étudié.

La raison est toujours selon Kant instigatrice (qui pousse à connaître) et organisatrice des matériaux fournis par l’expérience.
Le fait qu’il soumet le fait à l’expérimentation est un fait élaboré d’un phénomène et non le fait brut donné dans l’observation immédiate.
Lorsqu’un fait est observé il est immédiatement appréhender de manière théorique. Démarche du savant : partir des connaissances pour conduire à des vérités sur l’observation.

Pour Kant, la raison (la raison théorique, celle que concerne la connaissance « Que dois-je connaître ») ne nous permet pas de connaître les noumènes (idées absolues).
La raison ne peut connaître que les phénomènes et cela grâce à l’entendement qui contient les principes et les règles a priori de la connaissance. L’esprit contient deux sources de la connaissance pour Kant : l’entendement qui connaît pour concept et la sensibilité. L’esprit contiendrait des formes a priori de la sensibilité que sont l’espace et le temps.
Ce sont les formes pures de l’intuition sensible et ce sont là aussi des principes de la connaissance a priori.

Ce qui veut dire que l’espace est une propriété de l’esprit.
Il permet de nous représenter des objets comme hors de nous et les placer tous ensemble dans l’espace, le temps permet à l’esprit de se faire une intuition lui-même, c’est-à-dire de percevoir ces états antérieurs. L’espace et le temps sont les formes constitutives de notre esprit.
L’autre source de la connaissance, l’entendement est un pouvoir qui permet de connaître par concept. Il s’agit pour Kant d’une connaissance non pas intuitive mais discursive. La notion de concept désigne une catégorie de l’entendement : ce sont des concepts priori au nombre de 12 pour Kant comme la causalité, la pluralité, l’unité, la nécessité …
La philosophie de la connaissance se trouve alors dans l’obligation de chercher ses concepts, ce qui va donner lieu à la table des catégories (les 12 catégories).
Il s’agit de loi fixe de la pensée, ainsi connaître pour Kant c’est appliquer ces catégories au réel. Par la catégorie seule, je ne pense rien d’objectif, c’est pourquoi l’intuition empirique est requise pour que la science prenne un objet. L’intuition empirique : intuition sensible a besoin de l’expérience. Sans l’expérience la catégorie serait vide.


A la question que puis-je connaître : Kant répond que la raison ne peut connaître que les phénomènes. Mais nous ne les connaissons qu’à travers les formes a priori de la sensibilité et de note entendement. C’est pourquoi nous ne pouvons pas connaître les choses tels qu’elles sont en soi mais relativement à notre faculté de connaître.
La vérité pour Kant est relative à l’esprit de l’homme.



 



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