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Hobbes





 

Comment se caractérise l'homme à l'état de nature ?


Les hommes ne retirent aucun plaisir mais au contraire beaucoup de déplaisir à être ensemble là où n'existe pas un pouvoir qui les domine par la peur.

Il faut comprendre que les hommes vivent ensemble mais cela leur procure du déplaisir.
L'homme ne serait pas apte à vivre en société.
Hobbes distingue ce qui relève de la vie en groupe et ce qui relève de la société. Les hommes ne sont pas des animaux solitaires. Par contrainte naturelle, ils cherchent à vivre ensemble.
Ils ont un désir naturel de vivre ensemble.
En ce sens, ce sont des animaux sociaux. Mais pour autant sont-ils sociables?


Le fait que l'homme est un animal social ne veut pas dire qu'il est par nature sociable.
Hobbes pose donc le problème de la sociabilité, il examine l'aptitude de celui-ci à une vie sociale pacifique. Cette pacification du lien social ne peut se faire que si un pouvoir les tient tous en respect par la peur.

Il s'agit d'affirmer ici que la paix ne peut être effective que dans une société politique ou société civile où la loi inspire la crainte.
Il nous faut comprendre que l'état de Nature pour Hobbes est une fiction car il s'agit d'hommes rassemblés en l'absence de société civile.
Cette fiction est toutefois nécessaire pour que les hommes produisent et connaissent la société civile qui leur est nécessaire et pour que le résultat obtenu soit universel, indépendant des particularités historiques et géographiques.
L'état de Nature suppose l'absence de toute institution politique juridique, de toute morale et de toute culture. Or un tel état n'a jamais pu être observé.
Il existe cependant des situations historiques qui approchent la fiction.

Comment expliquer alors le fait que les hommes ont besoin d’instaurer un pouvoir politique qu’ils craignent pour lettre en place des relations pacifiques instaurées par des conventions.
Pour cela il faut comprendre la nature de l’homme à l’état de nature.
La relation primordiale des hommes entre eux est conflictuelle car ils recherchent la plus haute reconnaissance d’autrui.

L’homme veut être apprécié à sa juste valeur.
IL veut être considérer et respecter pour ce qu’il croit être.
C’est pourquoi « tout signe de dédain ou de mésestime » le pousse à agir par la violence pour gagner cette estime par une lutte à mort.
Cette lutte à mort qui s’est engagé est un risque nécessaire pour montrer qu’il est au dessus de la vie et pour être reconnu.
Entre le vainqueur et le vaincu s’instaure un rapport de domination et de pouvoir.
La puissance qu’il a manifestée servira d’exemple aux autres. Mais cette lutte est perpétuelle car chacun peut faire de même à son tour et remettre en question cette puissance.
C’est "une guerre de tous contre tous", où chacun recherche toujours plus de pouvoir, plus de moyen pour obtenir avec succès tout ce qui est désiré, ou sera désiré.


Cette lutte pour le pouvoir fait apparaître les trois causes principales propres à la nature de l’homme : la rivalité, la méfiance et la fierté.
De cette inclination au pouvoir s’explique : premièrement la rivalité qui pousse les hommes à « attaquer pour le gain ». Les hommes ici mettent en commun leur force en vu de leur profit.
Un homme seul ne parviendrait pas à ces fins. C’est pourquoi il peut mobiliser en sa faveur les pouvoirs des autres hommes qui cherchent à en faire autant.

Deuxièmement : la sécurité. Aussi pour protéger des attaques, pour défendre les biens et les personnes. Des clans se forment pour la défense de ceux qui ont en commun. Si un clan sort vainqueur de ce combat, il prendra le pouvoir sur les vaincus.

Troisièmement : la fierté. Il s’agit ici de son amour propre, de son orgueil qui s’il est bafoué par des « bagatelles » comme un sourire, un mot, une opinion qui diffère de la leur fait naître le conflit.

C’est ainsi qu’on défend l’honneur de sa famille, de ses amis, de sa nation, de son nom au moyen de la violence dans le but d’assoir son pouvoir. L’état de nature est un état de guerre alors comment gagner la paix et la tranquillité ?

 

Comment peut se produire le passage de l’état de nature à l’état civil.

L’état civil correspond à l’état politique caractérisé par une organisation juridique des individus rassemblés, réglés par un contrat.
La solution est le contrat social : il s’agit d’une convention constituant le fondement de l’organisation pour une société politique.

Quelle est cette convention ?

Les individus se soumettent comme un accord en faisant le sacrifice de leur liberté (naturelle) à un Etat souverain qui dispensera l’ordre et la paix, et « les autres commodités de la vie».
La soumission à l’Etat naît du consentement des contractants qui dérivent d’une vie sûre et agréable. Cet Etat, Hobbes l’appelle l’Etat Léviathan.

 

Hobbes Léviathan

La raison d’être de l’Etat Léviathan est dans la pacification du lien social qu’il entreprend d’assurer et c’est cette mission que lui ont confié les hommes (sécurité extérieure mais aussi la sécurité intérieure).

L’Etat a le monopole de la violence. Seul l’Etat peut utiliser la force par des pouvoirs régaliens (polices, justice, armée …).

 

Pourquoi Hobbes préconise-t-t-il une solution autoritaire ?

Puisque les hommes sont naturellement dangereux les uns pour les autres, la nature dissocie les hommes et les opposent.
C’est pourquoi la question politique ne pourra être résolue que par la volonté rationnelle faisant un bon usage des passions humaines.

Le fait premier est celui-ci : les hommes livrés à eux-mêmes font leur propre malheur parce qu’ils agissent sous l’action de passions personnel (amour propre, rivalité, gloire). Mais aussi de passions politiques ou religieuses. Les idées divisent les hommes. Ceci montre que les hommes sont divisés sur la question du bien ou du juste et les idées incompatibles du bien sont la source inépuisable de guerre.

Si les hommes peuvent s’accorder sur le bien et que leurs passions nourrissent leur rivalité, il faut chercher dans le domaine des passions sur quoi s’appuyer et qui doit être commun à tous les hommes.

Or les hommes partagent une même passion première et fondamentale : la peur de la mort, et par suite le désir de sa propre conservation et par suite le droit à la sécurité.
Ainsi est défini avec Hobbes la fin de l’Etat, ce pourquoi il a été institué : la paix civile. Dans un tel Etat de guerre, il n’y a pas de place pour une quelconque prospérité.
 



L’institution de l’Etat a pour fin la paix civile

 

« Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans celte condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun [...]. Tout autre temps se nomme PAIX.
[...] Dans un tel état |de guerre], il n'y a pas de place pour une activité industrieuse, parce que le fruit n'en est pas assuré : et conséquemment il ne s'y trouve ni agriculture ni navigation, ni usage des richesses qui peuvent être importées par mer; pas de constructions commodes; pas de connaissances de la face de la terre; pas de computation du temps; pas d'arts ; pas de lettres ; pas de société ; et ce qui est le pire de tout, la crainte et le risque continuels de la mort violente : la vie de l'homme est alors solitaire, besogneuse, pénible, quasi-animale, et brève.
Il peut sembler étrange, à celui qui n'a pas bien pesé ces choses, que la nature puisse ainsi dissocier les hommes et les rendre enclins à s'attaquer et à se détruire les uns les autres [...]. [Cet homme] faisant un retour sur lui-même, alors que partant en voyage, il s'arme et cherche à être bien accompagné, qu'allant se coucher, il verrouille ses portes; que, dans sa maison même, il ferme ses coffres à clef; et tout cela sachant qu'il y a des lois et des fonctionnaires publics armes, pour venger les torts qui peuvent lui être faits: qu'il se demande quelle opinion il a de ses compatriotes, quand il voyage armé, de ses concitoyens, quand il verrouille ses portes; de ses enfants et de ses domestiques, quand il ferme ses coffres à clef. N'incrimine-l-il pas l'humanité par ses actes autant que je le fais par mes paroles? [...] De toute façon, on peut discerner le genre de vie qui prévaudrait s'il n'y avait pas de pouvoir commun à craindre, par le genre de vie où tombent ordinairement, lors d'une guerre civile, les hommes qui avaient jusqu'alors vécu sous un gouvernement pacifique. »

Thomas HOBBES, Leviathan (1651)




Pour cette sécurité les hommes s’accordent pour abandonner leurs libertés.
L’abandon de la liberté est la condition de la paix civile, pour vu qu’il y gagne en plus de la sécurité, la vie agréable. Les hommes acceptent des contraintes, c'est-à-dire de perdre leurs libertés personnel par un calcul d’intérêt.

Le changement d’état constitue un avantage, cat l’Etat Léviathan garanti leur droit individuel, le droit à la sécurité et « au commodité de la vie ».
En quoi se résume le droit naturel pour l’homme.
Le droit naturel pour Hobbes a les caractères d’un droit inaliénable.
Ce qui veut dire que ce droit naturel est une revendication de l’individu antérieur à l’Etat et qui en détermine les buts et les limites.
La missions de l’Etat : c'est-à-dire du pouvoir politique est d’assurer une vie sûre et confortable et cette formule politique a sa source dans la convention, c'est-à-dire l’assentiment.
Puisque les individus sont premiers et égaux, la légitimité ne peut être fondée que sur le consentement.

Les hommes se soumettent donc à l’Etat Léviathan qui par ces lois qui inspirent la crainte les détourne de l’Etat de nature.
Car si les hommes ne craignaient pas les lois, ils ne les respecteraient pas et leur nature première ressurgirait entraînant le chaos.
 









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